MODEPARIS
Inutile pour certains, mais vraiment indispensable pour d'autres.(modeparis.eu) .............. modeaparis
vendredi 21 novembre 2025
FAKE DREAMS REAL LIKES THE WIRKIN PARADOX
jeudi 20 novembre 2025
TALONS AIGUILLES ET VERNIS KITSCH
Avec son trio d’avocates carnivores, incarnées par un casting démesuré, Murphy propulse sa série au centre des conversations comme un shoot d’ambition pure. C’était sur Disney+ le 4 novembre dernier, un pseudo-ode au pouvoir féminin ressemblant à un manuel de survie en territoire patriarcal. On ne s’élève pas, on grimpe aux rideaux en talons « Louboucatin » de douze centimètres, on dévore, on ronge, on s’arrache chaque centimètre carré de visibilité comme s’il s’agissait d’oxygène.
Dans les couloirs aseptisés des cabinets et sur les bancs glacés des tribunaux, Allura Grant (Kim Kardashian), Dina Standish (Glenn Close) et Liberty Ronson (Naomi Watts) se battent moins contre des divorces que contre l’invisibilité qui menace toute femme dépassant la quarantaine. Leurs dossiers deviennent des accessoires, leurs clients des prétextes. Ce qu’elles plaident vraiment, c’est leur droit à rester sur le devant de la scène. À rester désirées. À rester nommées.
mercredi 19 novembre 2025
François Mouclier, le stratège discret qui murmure à l’oreille du luxe
Des débuts entre industrie et innovation
Fils de Jacques Mouclier, personnalité marquante de la couture française, François Mouclier hérite tôt d’une culture du beau, du style, de l’exigence. Mais plutôt que de se laisser porter par la tradition familiale, il s’en empare avec une volonté d’innovation rare.
À la fin des années 1980, alors que la plupart des maisons ignorent encore l’existence du Web, il rédige un mémo visionnaire, Business Internet Dreams (1990), anticipant l’impact des technologies digitales sur les entreprises. Deux ans plus tard, il rejoint l’Université Columbia, où il développe des solutions extranet en langage ASP, un précurseur dans le domaine.
Cette double culture technique et esthétique marquera toute sa carrière.
L’industrie du luxe comme terrain de jeu
Avant de créer son espace médiatique, François Mouclier déploie son expertise au cœur même des grandes maisons. Il occupe notamment les fonctions de :
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directeur commercial chez Sicofor-Packaging Solutions
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vice-président chez Pochet & du Courval, l’un des leaders mondiaux du flaconnage de parfums
Il y consolide une connaissance intime du packaging, de la supply-chain du luxe, du design industriel et des stratégies de marque. Sur LinkedIn, il se présente aujourd’hui comme « retraité » du Groupe Pochet, mais son influence sur le secteur ne s’est jamais réellement interrompue.
Canal Luxe, la plume libre
vendredi 14 novembre 2025
HERMES S’OFFRE LANIFICIO COLOMBO
Hermès vient d’étendre sa main vers l’Italie, vers ces collines dans lesquelles la laine se tisse comme un poème. Là-bas, depuis les années soixante, se dresse Lanificio Colombo, maison d’humains, patients gardiens du fil, du souffle, des artisans du cachemire rare et des fibres qui caressent l’air. C’est un sanctuaire du geste, un autel qui dresse à la perfection.
Et voici qu’Hermès s’en approche. Pourquoi ? Pour régner, non pas sur la mode éphémère, mais sur l’ordre secret de la matière. Hermès veut connaître chaque battement du métier à tisser, chaque souffle de la chèvre des montagnes, chaque frémissement du fil qui devient étoffe. Du vivant à l’ouvrage, du fil à l’œuvre, la maison veut tenir le monde du luxe dans la paume de sa main, sans en trahir la noblesse. Et ainsi, voilà le loup de Cachemire privé de sa mantelure.
Tandis que d’autres s’égarent dans la clameur du moment, Hermès bâtit dans le silence. Pierre par pierre, atelier après atelier, la maison se dresse non pas comme un château du luxe, mais comme un fort de granit, semblable à ceux que la Bretagne oppose depuis des siècles aux vents et aux vagues.
Car Hermès le sait : dans ce siècle qui court, où tout s’efface avant d’avoir existé, le vrai luxe est celui qui dure. Et peut-être, dans ce lent travail, dans cette obstination du beau, se cache la plus belle des révolutions : celle du temps retrouvé. Année après année, la marque a une conviction profonde : dans un monde obsédé par l’instantanéité, le véritable futur du luxe appartiendra à ceux qui prennent leur temps.
FM
jeudi 13 novembre 2025
ANTONIN S’ASSOIT SUR LE TRON DE BALMAIN
Après un passage chez Balenciaga entre 2012 et 2016, autrement dit, à l’époque où les sneakers devenaient des objets de musée, Antonin lance sa propre marque, Atlein. Un nom inspiré de l’océan Atlantique et des drapés de Madame Grès, parce que monsieur surfe sur la vague ; certains designers font du yoga, d’autres méditent à Bali. Quant à lui, il drape comme il surfe avec grâce, précision et un peu de sable entre les orteils, mais avec son prénom « Antonius » dont l’origine exacte suggère probablement une alliance avec le dauphin. Cela a du sens, « bref le mec, il sait nager. »
Seulement finaliste du prix LVMH en 2017, grand gagnant de « l’A dent » « Couronne en strass pour un trône de tendances », Antonin a prouvé qu’il savait transformer la mode en discipline aquatique, toujours fluide, jamais statique, sorte de Jacques mu muse du riches.
lundi 10 novembre 2025
JE VOULAIS VIVRE UN ROMAN MORT
À force de vouloir rivaliser avec Dumas, Clermont-Tonnerre s’égare dans une prose qui se voudrait flamboyante, mais n’est que pesante. Chaque phrase semble lestée de références, chaque page alourdie d’un vernis « littéraire » qui sonne creux. On sent l’effort, on entend presque le froissement des soieries d’époque, mais sans l’élan, sans le panache, sans cette vitalité romanesque que Dumas dispensait avec naturel.
Et que dire de Milady ? Cette figure, machiavélique, ambivalente, fascinante chez Dumas, devient ici une héroïne de papier glacé, une sorte d’icône féministe réchauffée à la sauce Nabilla Vergara, une mondaine, vidée de son mystère et de sa dangerosité. La journaliste croyait sans doute offrir à Milady une seconde vie, elle lui offre une caricature et un miroir sans âme.
jeudi 6 novembre 2025
OLIVIER ROUSTEING QUITTE BALMAIN
Il quitte Balmain après quatorze ans de règne sans trône, quatorze ans de paillettes, de selfies et de vestes à épaulettes dorées. Olivier Rousteing, l’homme qui transforma une maison de couture en franchise Instagram et TikTok, tire sa révérence. Cette âme douloureuse qui pense que tous les malheureux du monde lui sont promis ; enfant seul d’abord, puis brûlé ensuite, après le vol de sa collection qui elle ne volera pas si haut. Et quand, il est seul avec lui-même, devant sa page blanche, il se regarde en se frappant le front pour attirer la genèse de la création, mais rien ne venait.
Maintenant la mode soupire, non pas d’émotion, mais d’incrédulité : comment un créateur qui ne savait pas coudre a-t-il pu diriger un atelier aussi prestigieux ? Balmain, autrefois synonyme de coupes parfaites et de tailleurs architecturés, était devenu un temple du « plat moue numérique », où l’aiguille se remplaçait par un filtre.
mercredi 15 octobre 2025
GABY ET PHILIPPE ÉLÉGANCE ET INTELLIGENCE EN HÉRITAGE
En 1952, dans un Paris encore marqué par l’austérité d’après-guerre, Gaby fonde une maison qui deviendra légendaire : Chloé le prénom d’une amie, Chloé Huisman, symbole de jeunesse et de liberté. Elle n’invente pas simplement une marque : elle invente un concept, celui du prêt-à-porter de luxe, une idée visionnaire à une époque où la mode ne jurait que par la haute couture.
Avec six modèles dessinés de sa main, confiés à une couturière de talent, Gaby parcourt les boutiques parisiennes, frappant aux portes avec la détermination tranquille de celles qui savent qu’elles portent en elles une révolution. Bientôt, les élégantes de Saint-Germain et les femmes libres de Montparnasse se reconnaissent dans ses créations : souples, féminines, modernes. Ses relations dans la haute société parisienne font le reste ; le nom de Chloé s’installe doucement dans le firmament de la mode et plupart, elle découvrit Karl Lagerfeld.
vendredi 10 octobre 2025
LIKE ME TENDER OU HASHTAG MOI
Assise à côté de moi, à la collection de Valentino, elle arriva avec son café cappuccino, qui coûte le prix d’un sac Zara édition limitée, qu’elle sirotait, et me dit, en montrant le gobelet, un matcha sans matcha (concept expérimental du moment). Elle attendait que quelqu’un la reconnaisse, et comme toute bonne poseuse, elle minaudait. J’ai toujours aimé qu’une cruche soit bonne aussi qu’une bonne soit cruche.
Autour d’elle, tout le monde prétendait travailler sur un “projet artistique” : en réalité, personne n’avait ouvert son portable, car seule la lumière des écrans leur servaient à réfléchir la lumière de leurs nouveaux bijoux prêtés par les marques.
Séréna-Lou portait un trench transparent (parce que “la pudeur, c’est has been”) et des lunettes si grandes qu’on aurait cru qu’elle fuyait Interpol. Son téléphone vibra comme un vieux gode « Michel. »
— “Babe, t’es-où ? Elle répondit avec nonchalance : “Je médite sur ma visibilité.” Puis, elle fit un réel de quinze secondes : une gorgée de faux matcha, un regard pensif vers une cagole inconnue : son post fit 12 000 likes en 10 minutes. Elle soupira et me dit : “C’est fou comme les gens adorent la profondeur.”
jeudi 25 septembre 2025
ŒUF-ORIE A MILAN MARTENS COQUE EN STOCK
Car, plus tard dans la journée, Martens a brisé la coquille et libéré le vrai spectacle : une gigantesque chasse aux œufs dans tout Milan. Des looks de Diesel nichés un peu partout, des jardins aux théâtres, des piazzas aux salles de bingo. Résultat : près de 5 000 modeux prêts à battre la campagne « en blancs en neige » pour retrouver les 34 œufs dispersés en ville.
Un jeu grandeur nature de trois heures et demie, où la mode devenait sport de haut vol, et où les poules ont couru comme des fashionistas affolées. Certains ont même trouvé l’expérience « œuf-topique », d’autres y ont vu une stratégie de communication œuf-ficace. Quoi qu’il en soit, Glenn Martens a prouvé qu’en matière d’événement, il sait toujours mettre les petits plats dans les grands… et les petits œufs dans la ville.
FM
vendredi 12 septembre 2025
LA FRONTANEL OU L’ILLUSION D’UN PRINTEMPS EN TOC
Le réalisme économique ? Aux abonnés absents. Le marché s’effondre, les consommateurs changent, la planète hurle, mais les gens du « retail » s’entêtent à nous présenter comme solution la statue d’une anonyme qui n’a jamais été une gloire. C’est comme ces bons Samaritains du Châtelet, ils se raccrochent à ces vestiges comme un noyé à sa bouée crevée, persuadés que la nostalgie suffira à masquer leur vide créatif et leur incapacité à se réinventer.
mercredi 10 septembre 2025
L’US OPEN TRANSFORMÉ EN DECHARGE A BIMBOS BOTOXÉES
Le contraste est obscène. D’un côté, des joueurs qui transforment leur corps en instrument de précision, qui paient chaque victoire au prix du sang et des larmes. De l’autre, une galerie de figurants désœuvrés, sans pensée, sans valeur, qui font de leur nombril une idole de la chirurgie esthétique, leur seule ascèse. Le sport est détourné de son essence pour devenir le décor d’une publicité ambulante pour le vide, un podium offert à ces nouveaux aristocrates du néant. Ils ne produisent rien, ne créent rien, n’inspirent rien, sinon une fatigue abyssale face à l’avilissement du spectacle sportif.
jeudi 4 septembre 2025
LVMH THE PRICE CAVIAR CRUMBS FOR HUNGRY BIRDS
Soshiotsuki, awarded by the Fondation Louis Vuitton, becomes the new flag-bearer of this liturgy of “controlled innovation.” We hear of coaching by LVMH experts but what kind of coaching? The kind that molds designers into miniature Arnault maisons, primed to manufacture profitable dreams?
The group will provide the knowledge: “Sustainability, communication, copyright law” a ready-to-wear kit for the fashion entrepreneur, wrapped in corporate morality. As for the jury, it is nothing more than a pantheon of Bernard Arnault’s loyal lieutenants, while he himself hovers like an ex machina above this gilded fairground, somewhere between two Venetian screenings.
mercredi 3 septembre 2025
JEAN BARTHET THE ART OF SHAPING DREAMS IN HATS
I remember those dinners in his apartment in the 16ᵗʰ arrondissement, after a day spent at the factory of his perfumes. The table would glow with laughter, raised glasses, and anecdotes in which the stars of cinema and couture seemed almost familiar. Barthet had that rare gift: turning the ordinary into a celebration, and everyday life into legend.
Grace Kelly, Brigitte Bardot, Sophia Loren, Lauren Bacall, Catherine Deneuve, Michael Jackson… all, at one time, were crowned by his imagination. His hats were not mere accessories: they were fragments of light, shards of dream, signatures of style.
Today, in Nay, at the Maison Carrée, his brilliance is being celebrated for the first time. The exhibition, designed by his son Alexandre, unfolds more than forty years of creation: hats, photographs, sketches, films, memories. A universe where glamour meets craftsmanship, where one understands that elegance is an architecture of the soul.
From the shadows of his workshop to the spotlights of the runways, Barthet crossed his era like a meteor, leaving behind a trail of silk, felt, and velvet. And if his name still surfaces in Annie Leibovitz’s eye or on the silhouette of a Lady Gaga, it is because some forms of genius never die: they endure in the memory of shapes and dreams.
lundi 1 septembre 2025
GLAMPING DISNEYLAND POUR BOBOS
Autrefois, camper, c’était une punition, et seulement pour les ouvriers : monter sa tente sous la pluie, dormir sur des cailloux, cuire comme une sardine dans un duvet qui sentait la chaussette… Bref, un rite initiatique. Aujourd’hui, c’est devenu une activité de luxe pour urbains dépressifs en mal de “retour à la nature”… à condition que la nature serve le petit-déjeuner au lit.
Bienvenue dans l’ère du glamping « contraction du mot Glamour et Camping ». On vous vend de “l’authenticité”, mais à 600 balles la nuit, avec matelas king size et robinetterie italienne, du bois, oui, mais huilé aux antimoustiques et un feu de camp au bioéthanol avec le chant des oiseaux, réglé en Dolby Surround.
Le glamping, ce n’est pas la nature, c’est un décor de théâtre écolo-compatible, pour une yourte avec climatisation, une cabane avec jacuzzi, une bulle transparente où l’on respire “l’air pur”… filtré par Dyson. On appelle ça “se reconnecter à l’essentiel” : mais l’essentiel, apparemment, c’est une prise USB ou Wifi avec une bouteille de Ruinart bien fraîche. En fait, le glamping, c’est Disneyland pour bobos, car on vous fabrique une nature en kit, bien propre, sans boue, sans bestiole, sans imprévu, mais surtout : sans pauvre.
vendredi 13 juin 2025
ZEGNA FASHION CLUB SANDWICH

jeudi 12 juin 2025
LA MODE SE CONJUGUE AU MASCULIN
Comment ces marques peuvent-elles prétendre comprendre une clientèle essentiellement féminine, tout en confiant systématiquement les rênes créatives à des hommes ? Ce décalage flagrant n’est pas anecdotique, il trahit une incapacité structurelle à lire l’époque et à comprendre les attentes du marché.
Les grandes maisons viennent de boucler un remaniement de leurs directions artistiques, Jonathan Anderson s’empare de l’ensemble des lignes de Christian Dior Couture pour un concentré de pouvoir entre les mains d’un seul homme. Pendant ce temps, la représentation féminine, au plus haut niveau des instances créatives, s’effondre, sans que cela semble inquiéter ceux qui définissent la stratégie.
mardi 10 juin 2025
LUXE OU COMMENT DUPER AVEC PANACHE
Pendant ce temps, dans les tours d’ivoire du luxe, on s’indigne : « Mais enfin, copier notre sérum révolutionnaire à base d’extrait rare de feuilles qui ne poussent qu’un mardi sur deux ? Quelle audace ! » Et pourtant, à y regarder de plus près, le consommateur n’est pas dupe. Il sait qu’un packaging doré ne garantit pas l’élixir de jouvence, mais seulement un trou dans le portefeuille.
Post-COVID, alors que le monde entier découvrait que l’on pouvait survivre sans fond de teint à 70 euros, les dupes sont devenues les nouveaux héros du quotidien. Selon une enquête, 43 % des consommatrices ont déjà succombé au charme d’une dupe, et 34 % comptent bien le faire. Traduction : près de 8 femmes sur 10 ont compris qu’elles n’avaient pas besoin de vendre un rein pour se sentir belles.
lundi 9 juin 2025
JACQUEMUS LA FORME DU VIDE
Sur des murs trop blancs, deux moodboards tentent de donner corps à une inspiration en perte de moufle, pardon de souffle. Une toile de Séraphine de Senlis y trône comme le dernier refuge artistique pour un coup de cœur d’un président autoproclamé qui marche sur un empire au vernis fragile. Espérons qu’il ne finira pas comme l’artiste de sa peinture, qui meurt de faim dans un hôpital psychiatrique.
À 35 ans, ce jeune papa de jumeaux, parle peu de ce parfum conçu avec L’Oréal, mais surtout par L’Oréal, son nouvel actionnaire depuis février. Un parfum comme une bouée de sauvetage quand une maison prend l’eau. Déjà, Pierre Bergé avait vendu son parfum Yves St Laurent, mais lui au moins pouvait vivre de la Haute couture de son compagnon.
vendredi 23 mai 2025
AVIGNON ET VUITTON CAPITALE PONTIFÉCALE
Le ciel s’ouvre façon verrière Vuitton de la Samar et là, miracle inversé : un pape de la couture est appelé à régner. « Araignée, araignée ! » me souffle une bimbo en lycra fluo à mes côtés. » Pourquoi pas papillon ou libellule ?


















