vendredi 21 novembre 2025

FAKE DREAMS REAL LIKES THE WIRKIN PARADOX

Do you remember Walmart’s “Birkin,” affectionately nicknamed the Wirkin, born as an unintentional tribute to American creativity and a certain impatience with Hermès’ legendary waiting lists? Well, guess what: it’s back shinier than ever ready to parade alongside chrome pickup trucks and XXL burgers.

The Wirkin is basically the ultimate symbol of the American paradox in pure “Trumps-style”: They don’t like the Chinese… but oh boy, do they love Chinese counterfeits! A real patriotic-pragmatic dilemma: support local industry, or grab a $89.99 fake Birkin that looks legit from three meters away? The choice is obvious especially when you want to impress the in-laws at the Sunday barbecue.

On social media, the Wirkin has become a superstar. Videos are everywhere:
“Real or Fake?” people ask, as if this were a reality TV show sponsored by mainland China. Influencers even test the bags by banging them against SUVs, as if shock resistance were the first criterion of luxury. Bethenny Frankel turned herself into the official referee of real vs. fake, collecting hundreds of thousands of likes along with a few cold sweats among Hermès’ legal team.

And let’s be honest: the fake has its charms.
A real Birkin costs between $20,000 and $35,000… the equivalent of three months’ worth of pickup truck gas, or one VIP seat at a political rally. So why resist? Especially when the vegan leather perfectly imitates the grain of the real thing, and that shiny little lock an unapologetic copy of the iconic charm sparkles almost as brightly as a post-whitening smile.

jeudi 20 novembre 2025

TALONS AIGUILLES ET VERNIS KITSCH

Derrière son vernis kitsch assumé, ses néons criards et son style rutilant comme une vitrine de Midtown un vendredi soir, la dernière production de Ryan Murphy, portée ou avalée par la Kim Kardashiante, ne raconte au fond qu’une seule chose : la guerre acharnée que se livrent des femmes prêtes à endosser n’importe quel métier, du plus prestigieux au plus improbable, pour ne plus jamais retomber dans l’abîme gris de l’anonymat. C’est la Working Girl, des bas fonds de la rue St-Denis, et un ersatz du film de Mike Nichols, sorti en 1988, avec Melanie Griffith, Sigourney Weaverde où chacune rêve moins de réussir que de ne jamais disparaître.

Avec son trio d’avocates carnivores, incarnées par un casting démesuré, Murphy propulse sa série au centre des conversations comme un shoot d’ambition pure. C’était sur Disney+ le 4 novembre dernier, un pseudo-ode au pouvoir féminin ressemblant à un manuel de survie en territoire patriarcal. On ne s’élève pas, on grimpe aux rideaux en talons « Louboucatin » de douze centimètres, on dévore, on ronge, on s’arrache chaque centimètre carré de visibilité comme s’il s’agissait d’oxygène.

Dans les couloirs aseptisés des cabinets et sur les bancs glacés des tribunaux, Allura Grant (Kim Kardashian), Dina Standish (Glenn Close) et Liberty Ronson (Naomi Watts) se battent moins contre des divorces que contre l’invisibilité qui menace toute femme dépassant la quarantaine. Leurs dossiers deviennent des accessoires, leurs clients des prétextes. Ce qu’elles plaident vraiment, c’est leur droit à rester sur le devant de la scène. À rester désirées. À rester nommées.

mercredi 19 novembre 2025

François Mouclier, le stratège discret qui murmure à l’oreille du luxe

Figure singulière de l’industrie de la mode et du luxe, François Mouclier occupe une place à part : à la fois héritier d’un savoir-faire historique, visionnaire digital précoce et observateur incisif d’un secteur dont il maîtrise toutes les mécaniques. Discret dans un milieu qui ne l’est jamais, il avance pourtant comme l’un des analystes les plus affûtés du luxe contemporain.

Des débuts entre industrie et innovation

Fils de Jacques Mouclier, personnalité marquante de la couture française, François Mouclier hérite tôt d’une culture du beau, du style, de l’exigence. Mais plutôt que de se laisser porter par la tradition familiale, il s’en empare avec une volonté d’innovation rare.

À la fin des années 1980, alors que la plupart des maisons ignorent encore l’existence du Web, il rédige un mémo visionnaire, Business Internet Dreams (1990), anticipant l’impact des technologies digitales sur les entreprises. Deux ans plus tard, il rejoint l’Université Columbia, où il développe des solutions extranet en langage ASP, un précurseur dans le domaine.

Cette double culture technique et esthétique marquera toute sa carrière.

L’industrie du luxe comme terrain de jeu

Avant de créer son espace médiatique, François Mouclier déploie son expertise au cœur même des grandes maisons. Il occupe notamment les fonctions de :

  • directeur commercial chez Sicofor-Packaging Solutions

  • vice-président chez Pochet & du Courval, l’un des leaders mondiaux du flaconnage de parfums

Il y consolide une connaissance intime du packaging, de la supply-chain du luxe, du design industriel et des stratégies de marque. Sur LinkedIn, il se présente aujourd’hui comme « retraité » du Groupe Pochet, mais son influence sur le secteur ne s’est jamais réellement interrompue.

Canal Luxe, la plume libre

vendredi 14 novembre 2025

HERMES S’OFFRE LANIFICIO COLOMBO

Hermès vient d’étendre sa main vers l’Italie, vers ces collines dans lesquelles la laine se tisse comme un poème. Là-bas, depuis les années soixante, se dresse Lanificio Colombo, maison d’humains, patients gardiens du fil, du souffle, des artisans du cachemire rare et des fibres qui caressent l’air. C’est un sanctuaire du geste, un autel qui dresse à la perfection.

Et voici qu’Hermès s’en approche. Pourquoi ? Pour régner, non pas sur la mode éphémère, mais sur l’ordre secret de la matière. Hermès veut connaître chaque battement du métier à tisser, chaque souffle de la chèvre des montagnes, chaque frémissement du fil qui devient étoffe. Du vivant à l’ouvrage, du fil à l’œuvre, la maison veut tenir le monde du luxe dans la paume de sa main, sans en trahir la noblesse. Et ainsi, voilà le loup de Cachemire privé de sa mantelure.

Tandis que d’autres s’égarent dans la clameur du moment, Hermès bâtit dans le silence. Pierre par pierre, atelier après atelier, la maison se dresse non pas comme un château du luxe, mais comme un fort de granit, semblable à ceux que la Bretagne oppose depuis des siècles aux vents et aux vagues.

Car Hermès le sait : dans ce siècle qui court, où tout s’efface avant d’avoir existé, le vrai luxe est celui qui dure. Et peut-être, dans ce lent travail, dans cette obstination du beau, se cache la plus belle des révolutions : celle du temps retrouvé. Année après année, la marque a une conviction profonde : dans un monde obsédé par l’instantanéité, le véritable futur du luxe appartiendra à ceux qui prennent leur temps.

FM

jeudi 13 novembre 2025

ANTONIN S’ASSOIT SUR LE TRON DE BALMAIN

Un designer de 41 ans, formé à l’Académie Royale des beaux-arts d’Anvers (oui, encore un qui a fait ses études en Belgique, c’est devenu un sport national), Ensuite il à fait ses gammes avec Raf « Simonstre », une vrai référence ! J’epère qu’il n’a pas trop appris, puis il navigue chez le seigneur, et pour finir « Gi vent chie », aux côtés de Riccardo Tisci, « Le grand utilisateur de motivation en sachet ». En France, on adore former des talents à grands coups de subventions, surtout les étrangers. Les Français eux, émigrent à l’étranger pour aller s’encanailler dans les boîtes de nuit d’Anvers. C’est notre version de la start-up nation, mais avec du drapé d’annus horribilis.

Après un passage chez Balenciaga entre 2012 et 2016, autrement dit, à l’époque où les sneakers devenaient des objets de musée, Antonin lance sa propre marque, Atlein. Un nom inspiré de l’océan Atlantique et des drapés de Madame Grès, parce que monsieur surfe sur la vague ; certains designers font du yoga, d’autres méditent à Bali. Quant à lui, il drape comme il surfe avec grâce, précision et un peu de sable entre les orteils, mais avec son prénom « Antonius » dont l’origine exacte suggère probablement une alliance avec le dauphin. Cela a du sens, « bref le mec, il sait nager. »

Seulement finaliste du prix LVMH en 2017, grand gagnant de « l’A dent » « Couronne en strass pour un trône de tendances », Antonin a prouvé qu’il savait transformer la mode en discipline aquatique, toujours fluide, jamais statique, sorte de Jacques mu muse du riches.

lundi 10 novembre 2025

JE VOULAIS VIVRE UN ROMAN MORT

Décidément, la littérature française adore ses fantômes, surtout lorsqu’ils rapportent. Après Dumas, ressuscité par le marketing politique d’un Sarkozy ému, voici qu’Adélaïde de Clermont-Tonnerre s’arroge le privilège d’exhumer Milady de Winter pour la rhabiller à la mode contemporaine. Mais, quelle lourdeur, quel contresens ! Je voulais vivre s’annonce comme une relecture audacieuse, une réhabilitation du personnage, et n’accouche finalement que d’un pastiche empesé, d’un roman corseté dans une ambition de grandeur qu’elle ne maîtrisera jamais, « Comme un crapaud qui voudrait être une vipère ».

À force de vouloir rivaliser avec Dumas, Clermont-Tonnerre s’égare dans une prose qui se voudrait flamboyante, mais n’est que pesante. Chaque phrase semble lestée de références, chaque page alourdie d’un vernis « littéraire » qui sonne creux. On sent l’effort, on entend presque le froissement des soieries d’époque, mais sans l’élan, sans le panache, sans cette vitalité romanesque que Dumas dispensait avec naturel.

Et que dire de Milady ? Cette figure, machiavélique, ambivalente, fascinante chez Dumas, devient ici une héroïne de papier glacé, une sorte d’icône féministe réchauffée à la sauce Nabilla Vergara, une mondaine, vidée de son mystère et de sa dangerosité. La journaliste croyait sans doute offrir à Milady une seconde vie, elle lui offre une caricature et un miroir sans âme.

jeudi 6 novembre 2025

OLIVIER ROUSTEING QUITTE BALMAIN

Voici l’homme couture, le plus démuni de la Fashion Week et le plus pathétique avec seulement un mois d’étude à Esmod. Il est un lexicographe amateur à lui seul, pour une couture sortie d’un crachat glaireux effectuant lentement sa descente morbide vers le sol et qui vous répond : « je suis le trou noir dans l’univers ». Martelant de son aiguille le bon sens, il est aux antipodes de la tendance d’aujourd’hui.

Il quitte Balmain après quatorze ans de règne sans trône, quatorze ans de paillettes, de selfies et de vestes à épaulettes dorées. Olivier Rousteing, l’homme qui transforma une maison de couture en franchise Instagram et TikTok, tire sa révérence. Cette âme douloureuse qui pense que tous les malheureux du monde lui sont promis ; enfant seul d’abord, puis brûlé ensuite, après le vol de sa collection qui elle ne volera pas si haut. Et quand, il est seul avec lui-même, devant sa page blanche, il se regarde en se frappant le front pour attirer la genèse de la création, mais rien ne venait.

Maintenant la mode soupire, non pas d’émotion, mais d’incrédulité : comment un créateur qui ne savait pas coudre a-t-il pu diriger un atelier aussi prestigieux ? Balmain, autrefois synonyme de coupes parfaites et de tailleurs architecturés, était devenu un temple du « plat moue numérique », où l’aiguille se remplaçait par un filtre.

mercredi 15 octobre 2025

GABY ET PHILIPPE ÉLÉGANCE ET INTELLIGENCE EN HÉRITAGE

Elle s’appelait Gabriella Hanoka, mais le monde de la mode la connaîtra sous le nom de Gaby Aghion. Née à Alexandrie, un matin de mars 1921, dans la lumière dorée de l’Égypte cosmopolite, elle portait déjà en elle se mélange de grâce orientale et d’audace française qui allait révolutionner la couture.

En 1952, dans un Paris encore marqué par l’austérité d’après-guerre, Gaby fonde une maison qui deviendra légendaire : Chloé le prénom d’une amie, Chloé Huisman, symbole de jeunesse et de liberté. Elle n’invente pas simplement une marque : elle invente un concept, celui du prêt-à-porter de luxe, une idée visionnaire à une époque où la mode ne jurait que par la haute couture.

Avec six modèles dessinés de sa main, confiés à une couturière de talent, Gaby parcourt les boutiques parisiennes, frappant aux portes avec la détermination tranquille de celles qui savent qu’elles portent en elles une révolution. Bientôt, les élégantes de Saint-Germain et les femmes libres de Montparnasse se reconnaissent dans ses créations : souples, féminines, modernes. Ses relations dans la haute société parisienne font le reste ; le nom de Chloé s’installe doucement dans le firmament de la mode et plupart, elle découvrit Karl Lagerfeld.

vendredi 10 octobre 2025

LIKE ME TENDER OU HASHTAG MOI

Elle s’appelait Séréna-Lou, un prénom à deux tirets, comme deux jambes sur un podium. Ce matin-là, elle était épuisée. Pas à cause d’un défilé, me dit-elle, non à cause de son selfie-stick qui s’était effondré sous le poids de son ego (et du dernier filtre Dior Light 3000).

Assise à côté de moi, à la collection de Valentino, elle arriva avec son café cappuccino, qui coûte le prix d’un sac Zara édition limitée, qu’elle sirotait, et me dit, en montrant le gobelet, un matcha sans matcha (concept expérimental du moment). Elle attendait que quelqu’un la reconnaisse, et comme toute bonne poseuse, elle minaudait. J’ai toujours aimé qu’une cruche soit bonne aussi qu’une bonne soit cruche.

Autour d’elle, tout le monde prétendait travailler sur un “projet artistique” : en réalité, personne n’avait ouvert son portable, car seule la lumière des écrans leur servaient à réfléchir la lumière de leurs nouveaux bijoux prêtés par les marques.

Séréna-Lou portait un trench transparent (parce que “la pudeur, c’est has been”) et des lunettes si grandes qu’on aurait cru qu’elle fuyait Interpol. Son téléphone vibra comme un vieux gode « Michel. »
— “Babe, t’es-où ? Elle répondit avec nonchalance : “Je médite sur ma visibilité.” Puis, elle fit un réel de quinze secondes : une gorgée de faux matcha, un regard pensif vers une cagole inconnue : son post fit 12 000 likes en 10 minutes. Elle soupira et me dit : “C’est fou comme les gens adorent la profondeur.”

jeudi 25 septembre 2025

ŒUF-ORIE A MILAN MARTENS COQUE EN STOCK

Glenn Martens n’a pas pondu une idée banale. Pour présenter la collection printemps 2026 de Diesel à Milan, il a choisi une scénographie à la fois transparente et déconcertante : des mannequins enfermés dans des coques ovoïdes, comme des poussins fashion en attente d’éclosion. Mais ça, ce n’était que l’entrée de l’omelette.

Car, plus tard dans la journée, Martens a brisé la coquille et libéré le vrai spectacle : une gigantesque chasse aux œufs dans tout Milan. Des looks de Diesel nichés un peu partout, des jardins aux théâtres, des piazzas aux salles de bingo. Résultat : près de 5 000 modeux prêts à battre la campagne « en blancs en neige » pour retrouver les 34 œufs dispersés en ville.

Un jeu grandeur nature de trois heures et demie, où la mode devenait sport de haut vol, et où les poules ont couru comme des fashionistas affolées. Certains ont même trouvé l’expérience « œuf-topique », d’autres y ont vu une stratégie de communication œuf-ficace. Quoi qu’il en soit, Glenn Martens a prouvé qu’en matière d’événement, il sait toujours mettre les petits plats dans les grands… et les petits œufs dans la ville.

FM

vendredi 12 septembre 2025

LA FRONTANEL OU L’ILLUSION D’UN PRINTEMPS EN TOC

On nous vend l’idée que « La Frontanel », icône fatiguée qu’on exhume comme une relique sortie du grenier, et qui viendrait sauver le « Printemps » de la mode. Quelle imposture ! Ce serait risible si ce n’était pas si pathétique. Car enfin, depuis quand une silhouette jaunie par le temps, propulsée en oratrice d’une génération qui ne l’écoute même pas, suffirait-elle à redresser un secteur en naufrage ? Une égérie, dont la plume est plus lourde qu’une enclume pour une opération de communication grossière, est finalement une fable dans laquelle on confond mémoire et pertinence.

Le réalisme économique ? Aux abonnés absents. Le marché s’effondre, les consommateurs changent, la planète hurle, mais les gens du « retail » s’entêtent à nous présenter comme solution la statue d’une anonyme qui n’a jamais été une gloire. C’est comme ces bons Samaritains du Châtelet, ils se raccrochent à ces vestiges comme un noyé à sa bouée crevée, persuadés que la nostalgie suffira à masquer leur vide créatif et leur incapacité à se réinventer.

mercredi 10 septembre 2025

L’US OPEN TRANSFORMÉ EN DECHARGE A BIMBOS BOTOXÉES

L’US Open ! Ce tournoi, censé être l’apogée du sport, l’incarnation du mérite, de la sueur, de l’abnégation, de ces heures de solitude sur le court et d’entraînements, de cette discipline impitoyable qui fait d’un athlète un champion. Et que nous vend-on à longueur de colonnes glacées et de posts Instagram sponsorisés ? Certainement pas l’exploit sportif, mais le défilé pathétique d’une « cour de mirages » : vedettes botoxées, bimbos de supermarché, clones siliconés et influenceurs interchangeables dont la seule contribution à l’humanité est un sourire de plastique et un code promo sur une paire de baskets fabriquée à la chaîne par des enfants.

Le contraste est obscène. D’un côté, des joueurs qui transforment leur corps en instrument de précision, qui paient chaque victoire au prix du sang et des larmes. De l’autre, une galerie de figurants désœuvrés, sans pensée, sans valeur, qui font de leur nombril une idole de la chirurgie esthétique, leur seule ascèse. Le sport est détourné de son essence pour devenir le décor d’une publicité ambulante pour le vide, un podium offert à ces nouveaux aristocrates du néant. Ils ne produisent rien, ne créent rien, n’inspirent rien, sinon une fatigue abyssale face à l’avilissement du spectacle sportif.

jeudi 4 septembre 2025

LVMH THE PRICE CAVIAR CRUMBS FOR HUNGRY BIRDS

The LVMH Prize for Young Designers, supposedly the embodiment of fashion’s future, has it not become just another showcase for the gigantism of an empire obsessed with admiring itself in its own mirrors? Yes, it celebrates “emerging talent,” but through carefully staged ceremonies, parachuted celebrity ambassadors, and a self-congratulatory luxury industry handing out neatly packaged checks like tossing a few crumbs of caviar to hungry birds.

Soshiotsuki, awarded by the Fondation Louis Vuitton, becomes the new flag-bearer of this liturgy of “controlled innovation.” We hear of coaching by LVMH experts but what kind of coaching? The kind that molds designers into miniature Arnault maisons, primed to manufacture profitable dreams?

The group will provide the knowledge: “Sustainability, communication, copyright law” a ready-to-wear kit for the fashion entrepreneur, wrapped in corporate morality. As for the jury, it is nothing more than a pantheon of Bernard Arnault’s loyal lieutenants, while he himself hovers like an ex machina above this gilded fairground, somewhere between two Venetian screenings.

mercredi 3 septembre 2025

JEAN BARTHET THE ART OF SHAPING DREAMS IN HATS

He was from Béarn, yet his name will forever resonate along the avenues of Paris and on the world’s red carpets. Jean Barthet, a genius milliner, shaped hats the way others write poems: letting audacity and grace dance together on a single thread.

I remember those dinners in his apartment in the 16ᵗʰ arrondissement, after a day spent at the factory of his perfumes. The table would glow with laughter, raised glasses, and anecdotes in which the stars of cinema and couture seemed almost familiar. Barthet had that rare gift: turning the ordinary into a celebration, and everyday life into legend.

Grace Kelly, Brigitte Bardot, Sophia Loren, Lauren Bacall, Catherine Deneuve, Michael Jackson… all, at one time, were crowned by his imagination. His hats were not mere accessories: they were fragments of light, shards of dream, signatures of style.

Today, in Nay, at the Maison Carrée, his brilliance is being celebrated for the first time. The exhibition, designed by his son Alexandre, unfolds more than forty years of creation: hats, photographs, sketches, films, memories. A universe where glamour meets craftsmanship, where one understands that elegance is an architecture of the soul.

From the shadows of his workshop to the spotlights of the runways, Barthet crossed his era like a meteor, leaving behind a trail of silk, felt, and velvet. And if his name still surfaces in Annie Leibovitz’s eye or on the silhouette of a Lady Gaga, it is because some forms of genius never die: they endure in the memory of shapes and dreams.

lundi 1 septembre 2025

GLAMPING DISNEYLAND POUR BOBOS

Voici la misère dorée des riches qui veulent jouer aux pauvres, retour de la famille du seigneur des Arnault dans un immobilier plus soft ! Mais des toiles pour la fondation, pourquoi pas !

Autrefois, camper, c’était une punition, et seulement pour les ouvriers : monter sa tente sous la pluie, dormir sur des cailloux, cuire comme une sardine dans un duvet qui sentait la chaussette… Bref, un rite initiatique. Aujourd’hui, c’est devenu une activité de luxe pour urbains dépressifs en mal de “retour à la nature”… à condition que la nature serve le petit-déjeuner au lit.

Bienvenue dans l’ère du glamping « contraction du mot Glamour et Camping ». On vous vend de “l’authenticité”, mais à 600 balles la nuit, avec matelas king size et robinetterie italienne, du bois, oui, mais huilé aux antimoustiques et un feu de camp au bioéthanol avec le chant des oiseaux, réglé en Dolby Surround.

Le glamping, ce n’est pas la nature, c’est un décor de théâtre écolo-compatible, pour une yourte avec climatisation, une cabane avec jacuzzi, une bulle transparente où l’on respire “l’air pur”… filtré par Dyson. On appelle ça “se reconnecter à l’essentiel” : mais l’essentiel, apparemment, c’est une prise USB ou Wifi avec une bouteille de Ruinart bien fraîche. En fait, le glamping, c’est Disneyland pour bobos, car on vous fabrique une nature en kit, bien propre, sans boue, sans bestiole, sans imprévu, mais surtout : sans pauvre.

vendredi 13 juin 2025

ZEGNA FASHION CLUB SANDWICH


Zegna, l’art de l’oignon chic et très chaud, mais grâce à Alessandro, vous serez en sueur avec style à Dubaï. Sartori, directeur artistique de la maison, a eu une révélation vestimentaire ; superposer les vêtements. Oui, et même quand il fait 42 degrés à l’ombre, car la garde-robe, c’est comme une boîte de chocolats. Concept révolutionnaire, de mélanger ses vieux vêtements avec les nouveaux, ce qui permet de garder ses fringues préférées, de les assembler avec des pièces fraîchement achetées, et ainsi sauver la planète. Un hommage fashion à Marie Kondo qui aurait oublié de jeter les trucs qui ne « spark joy » qu’à moitié.

jeudi 12 juin 2025

LA MODE SE CONJUGUE AU MASCULIN

C’est un aveuglement stratégique dans la séance des chaises musicales qui se terminent presque systématiquement avec des hommes à tous les postes clés de la mode et du luxe. À une époque où le secteur a un besoin criant de renouveau et d’innovation, il continue pourtant de recycler les mêmes profils, comme si la créativité se limitait à un petit cercle masculin bien établi de certains lobbys. Ce choix n’est pas seulement révélateur d’un problème de représentation, c’est une erreur de jugement majeur.

Comment ces marques peuvent-elles prétendre comprendre une clientèle essentiellement féminine, tout en confiant systématiquement les rênes créatives à des hommes ? Ce décalage flagrant n’est pas anecdotique, il trahit une incapacité structurelle à lire l’époque et à comprendre les attentes du marché.

Les grandes maisons viennent de boucler un remaniement de leurs directions artistiques, Jonathan Anderson s’empare de l’ensemble des lignes de Christian Dior Couture pour un concentré de pouvoir entre les mains d’un seul homme. Pendant ce temps, la représentation féminine, au plus haut niveau des instances créatives, s’effondre, sans que cela semble inquiéter ceux qui définissent la stratégie.

mardi 10 juin 2025

LUXE OU COMMENT DUPER AVEC PANACHE

Bienvenue dans l’âge d’or de la « culture de la dupe ». Le mot « dupe » en français signifie « personne trompée, abusée ou supercherie ». Cependant, son utilisation dans le contexte des produits de consommation vient directement de l’anglais « to dupe » qui signifie tromper, duper, ou faire une copie (Un faux, sans l’intention de tromper sur l’authenticité de la marque, mais plutôt sur l’apparence). Alors que l’industrie de la beauté se perd en débats éthiques sur les bienfaits ou méfaits des imitations, le consommateur, lui, a tranché : pourquoi payer 90€ pour une crème quand son sosie à 9,90€ fait tout aussi bien illusion ?

Pendant ce temps, dans les tours d’ivoire du luxe, on s’indigne : « Mais enfin, copier notre sérum révolutionnaire à base d’extrait rare de feuilles qui ne poussent qu’un mardi sur deux ? Quelle audace ! » Et pourtant, à y regarder de plus près, le consommateur n’est pas dupe. Il sait qu’un packaging doré ne garantit pas l’élixir de jouvence, mais seulement un trou dans le portefeuille.

Post-COVID, alors que le monde entier découvrait que l’on pouvait survivre sans fond de teint à 70 euros, les dupes sont devenues les nouveaux héros du quotidien. Selon une enquête, 43 % des consommatrices ont déjà succombé au charme d’une dupe, et 34 % comptent bien le faire. Traduction : près de 8 femmes sur 10 ont compris qu’elles n’avaient pas besoin de vendre un rein pour se sentir belles.

lundi 9 juin 2025

JACQUEMUS LA FORME DU VIDE

Jacquemus, dont un avenir incertain se dessine par un croquis maladroit d’un flacon de parfum à côté de quelques silhouettes griffonnées par d’autres. Bref, l’ébauche d’une collection à venir ou d’un adieu déguisé ? Ce n’est encore qu’un projet en gestation, cela suppute une fuite en avant, comme le succès à la Sagamore de Lancôme, le plus gros flop de L’Oréal et de l’industrie du parfum.

Sur des murs trop blancs, deux moodboards tentent de donner corps à une inspiration en perte de moufle, pardon de souffle. Une toile de Séraphine de Senlis y trône comme le dernier refuge artistique pour un coup de cœur d’un président autoproclamé qui marche sur un empire au vernis fragile. Espérons qu’il ne finira pas comme l’artiste de sa peinture, qui meurt de faim dans un hôpital psychiatrique.

À 35 ans, ce jeune papa de jumeaux, parle peu de ce parfum conçu avec L’Oréal, mais surtout par L’Oréal, son nouvel actionnaire depuis février. Un parfum comme une bouée de sauvetage quand une maison prend l’eau. Déjà, Pierre Bergé avait vendu son parfum Yves St Laurent, mais lui au moins pouvait vivre de la Haute couture de son compagnon.

vendredi 23 mai 2025

AVIGNON ET VUITTON CAPITALE PONTIFÉCALE


Avignon, jadis ville sainte, havre de prière et de capes à capuche bénite, s’ouvre ce soir comme une pochette satinée dans un frisson de soie et de strass. Les cloches de Notre-Dame-des-Doms ne sonnent plus, elles vibrent, le bling-bling… Un parfum de cuir au pouvoir feutré de domination molletonnée flotte sur le pont, comme le Saint-Esprit, mais en édition limitée à 15 000 € en autruche caramel.

Le ciel s’ouvre façon verrière Vuitton de la Samar et là, miracle inversé : un pape de la couture est appelé à régner. « Araignée, araignée ! » me souffle une bimbo en lycra fluo à mes côtés. » Pourquoi pas papillon ou libellule ?