mardi 19 novembre 2019

LA SYMPHONIE DES BONNES PERSONNES

La pire des décadences n’est point celle qui naît d’un excès de raffinement dans une élite, mais de la vulgarité et de la méchanceté. La vulgarité est partout et elle provient du ruisseau là où se tient usuellement les palabres des céphalo-abstinents. Elle n’est jamais de belles manières et vous aurez beau la dépeindre aussi harmonieusement que vous le pourrez, elle n’en reste pas moins aussi immonde. Elle nous submerge, et elle est activée par des intelligences mycosées, ou par des travailleurs besogneux de la filouterie, qui pour survivre à leurs turpitudes, trouvent une satisfaction à détruire la vie des gens biens. Je peux imaginer, avec effroi, ces prévôts affublés en 1936 d’un uniforme avec un logo rouge et une croix noire, transformés en petit chef pour anéantir la balade des bonnes personnes, et les faire brûler dans le four des enfers; pour le grand malheur de tous.

Des voyous qui jettent Homère aux latrines, et compissant les tables de la Loi. Ces métaphoriseurs de mots ampoulés, grands diseurs de billevesées, arrivent comme des chiens cyniques pour activer leur pompe obscène et blasphématrice comme signe extérieur de faiblesse. Non, véritablement, nous n’habitons pas dans le même monde, celui de ces humains de contrefaçon d’un côté et les autres qui regardent les oiseaux et la splendeur du souffle magique de la vie. Les uns qui ne sont que des avortons qui se soulagent au pied de l’Himalaya, et peuvent noyer un ange dans la boue lubrique où ils naviguent chaque jour, alors que les autres essaient de transformer cette société en une matière plus que vivable.

J’ai rencontré la semaine dernière de vrais humains qui regardent notre société par la lunette grossissante des latrines des autres, pour apercevoir ces déviants. Ils entendent chaque jour la perversité emmenée à son comble, et entendre encore et encore ceux qui vomissent sur les autres leurs déjections, et qui sont déjà au bord de la folie, mais il est vrai que les maisons comme Saint-Anne n’existent plus là où autrefois ils auraient déjà été enfermés.

J’ai rencontré des âmes pures, qui harassées par une charge de travail plus que de raison, travail dans de mauvaises conditions, et inlassablement continuent de protéger cette petite symphonie presque inaudible, des bonnes personne.

Anonymode