mercredi 18 décembre 2019

UN SOCRATE CONTEMPORAIN

Cette histoire est connue sous le nom des trois tamis, et elle reflète peu la société des anonymes d’aujourd’hui et pourtant ! Un homme de cours se presse auprès de Socrate pour lui relater qu’il sait quelque chose que lui ignore, sans doute à propos de l’un de ses amis. En réalité, l’homme veut surtout être le premier à lui faire part d’une rumeur. Socrate freine son élan en lui demandant avant de parler s’il avait songé à faire passer cette information par son concept philosophique des trois tamis.

Le premier Tamis est celui de la vérité par lequel Socrate nous recommande de vérifier si ce que nous nous empressons d’annoncer est vrai. Le deuxième tamis est celui de la bonté autrement dit Socrate nous force à réfléchir pour savoir si ce que nous allons dire est véritablement bienveillant. Enfin, le philosophe athénien examine le troisième tamis qui consiste à savoir si ce que nous brûlons de narrer se révèle utile à quelqu’un ou à quelque chose.

Socrate conclut la conversation de manière définitive en déclarant que si ce que nous disons ne contient ni le vrai ni le bon ni l’utile, il vaut mieux alors nous empresser de l’oublier, et de nous taire. Socrate était un homme simple et sage mais surtout un juste ordinaire quelqu’un qui à la sagesse de mesurer sa capacité à humaniser le monde.


Voilà une série de questions qui, selon le philosophe, nous impose à réfléchir sur des critères de beauté, de vérité, d’utilité et aussi d’ironie avant de parler à tort et à travers. Mais, voilà une histoire peu commune qui provient de notre société actuelle.  Il y a quelque temps l’enseigne d’un suédois aux lettres jaunes sur fond bleu qui vend des meubles en kit, avait comme slogan « pourquoi toujours offrir un livre ? » A l’arrière de la photo, on nous montre un fauteuil fleuri au design « Scandi-nase ». Or fantastiquement on ne sait ni qui, ni comment, il y aurait quelqu’un qui serait passé par là et aurait recouvert le panneau publicitaire avec cette réponse magnifique collée grossièrement avec du scotch brunâtre. A la question posée « pourquoi toujours offrir un livre ? » ce Socrate contemporain anonyme, immense philosophe, a répondu : « pour être autre chose qu’une chose ». Il y a a dans notre société des Socrate de banlieue qui s’ignorent et qui nous entourent. Alors, sachez les dénicher. Pour ma part, je préférerai mourir d’une mort qui ait du sens que de vivre une vie qui n’en a aucun, et vous qu’en pensez-vous ?

Anonymode