lundi 8 février 2021

CINQUANTE NUANCES DE GRÈS

Madame Grès était toujours coiffée d’un turban, et la couture se posait la question de savoir si elle avait des cheveux ou au contraire, sous son turban, une longue chevelure… Je préfère garder ce mystère qui reste aujourd’hui entier. Elle s’est montrée très généreuse avec sa fille et surtout, son gendre. Elle était une femme très distinguée et d’une gentillesse peu commune. Ses robes étaient exceptionnelles car on pouvait les reconnaître entre toutes. La technique qu’elle utilisait pour les draper ressemblait à des sculptures du Louvres, car son rêve caché était de devenir Sculptrice, mais, à son époque, c’était un métier d’homme. Demandez à Camille Claudel.

Séduite par la danse puis par la sculpture, Germaine Émilie Krebs devient finalement modiste. Elle débute en 1934 sous le nom d’Alix et nomme son atelier Alix Couture au 1er rue de la Paix. Elle obtient la même année le premier prix de Haute Couture à l’Exposition Universelle de Paris. En 1935, elle réalise les costumes de la pièce « La Guerre de Troie n’aura pas lieu » de Jean Giraudoux, dans une mise en scène de Louis Jouvet. Elle disparu dans l’anonymat le plus total et le silence de cette profession bienveillante lorsque vous êtes riche et puissant, et qui vous oublie si rapidement quand vous êtes au fond du gouffre.



Grande Dame de la couture, elle fut présidente de la Chambre syndicale de la Haute Couture pendant plus d’une décennie. Une rétrospective lui sera bientôt consacrée dans un musée parisien, avec d’autres grands de la couture, et à n’en point douter Rousteing n’en fera pas partie. Mais, ne soyons pas trop optimiste, il y aura bien un mignon de Grumler pour s’infiltrer parmi les grands.

Anonymode