Monsieur l’Italien, serveur de son état de la province de Bagdad, découpait la langue française en « charcutier bien ordonné », et finalement, s’y colle pour nous donner le menu. » Vu avait un pale-rond avec naivet et soce de bœuf, cuite à l’étouffé pendant quatro heures ». Bref, nous n’avons rien compris, mais de toute façon, il n’y a que deux plats, alors, nous prenons chacun le nôtre.
Un duo « d’huîtres gratinées » comme entrée, qui sonnait » comme une jaunisse de premier âge « , et qui, à la première bouchée, a décoincé les méninges de ma bimbo de service, et se prenant pour Simone de Beauvoir me dit : C’est seulement quand on ouvre une huître qu’on réalise si elle a eu une vie bien remplie ». Consternant !
Ensuite, voici donc le paleron, que l’on trouve usuellement dans le pot-au-feu, et celui-ci avait la particularité d’être aussi sec que chicotin (il provenait certainement directement de l’île de Socotra). La sauce sur le navet ne suffisait pas à hydrater ce carbone, car celui-ci avait baigné dans la canicule du sud de la France, comme si Poséidon avait finalement disparu des dieux grecs.
Restaurant à bobos parisiens où l’addition pour deux faisait un doublon de régiment de tirailleurs sénégalais, mixé avec l’architecture baroque que l’on trouve sur les billets de cinq cents euros. Toutefois, à recommander pour la carte des vins qui oscille entre la Roumanie et l’empire Austro-Hongrois. Mais, je ne vous donnerai quand même pas l’adresse, seulement en message privé, car le patron est un mauvais coucheur. J’aurais préféré qu’il soit un mauvais rêveur !
FM