Le contraste est obscène. D’un côté, des joueurs qui transforment leur corps en instrument de précision, qui paient chaque victoire au prix du sang et des larmes. De l’autre, une galerie de figurants désœuvrés, sans pensée, sans valeur, qui font de leur nombril une idole de la chirurgie esthétique, leur seule ascèse. Le sport est détourné de son essence pour devenir le décor d’une publicité ambulante pour le vide, un podium offert à ces nouveaux aristocrates du néant. Ils ne produisent rien, ne créent rien, n’inspirent rien, sinon une fatigue abyssale face à l’avilissement du spectacle sportif.
L’US Open n’est plus une compétition, c’est une foire aux vanités, où les vrais héros transpirent dans l’ombre tandis que les faux dieux se pavanent en pleine lumière. C’est la victoire du TOK sur l’effort d’un TIK, un sport défiguré par le culte du rien. Bienvenue dans le mode merveilleux du luxe et de la mode.
FM