mardi 22 octobre 2019

GUEULE DE BOIS EN HÉBREU

Shabour, signifie « brisé » ou « gueule de bois » en hébreu, pas besoin d’être converti pour venir dîner dans cette chapelle des bobos parisiens située dans le quartier « Mont Orgueil ». C’est le chef israélien Assaf Granit, « qui lui ne reste pas de marbre » officie. Les tables autour de la cuisine situérs au centre de la salle vous proposent une trentaine de tabourets serrés les uns contre les autres invitant au partage. Les bons comptoirs font les bons amis. Devant les clients, une poignée de chefs œuvre dans une ambiance de bougies et de romantisme. C’était tout à côté de chez nous, à 5 euros en Uber, 2 arrêts de bus pour les flemmards et gratos en Vélib.

Je déteste ces restaurants qui vous refusent une table et qui vous interjettent que les réservations se font exclusivement sur internet alors que c’est faux. Il n’est pas possible de réserver ni par téléphone ni par internet, et même si vous vous y prenez à l’avance les réservations ne sont pas encore ouvertes. Alors, comment faire ? Il faut connaître ces entremetteuses de la vie parisienne qui vous réservent une place si vous faites partie de ces gens de qualité, entendez par là « friqués » ou connus. C’est Kif -Kif.


Bref, la carte et ses intitulés du menu gravés sur la stèle de Mérenptah ou « les tables de la swag », et qui laissent place au mystère, pour un voyage avec des saveurs qui étonnent, et décontenancent inexplicablement. « Glace à l’orange et au za’atar » avec un « saumon gravelax » passé dans de la vodka et les épices exclusivement de Sion ou un œuf mariné au thé noir accordé avec du tahiné « sésame ouvre toi ! » « Célèbre en Israël » me dit la Gogo danseuse qui m’accompagne, le Saumon il est « Grace Lax » (comprenez de L.A.X. croyant qu’il était produit sur les pistes de l’aéroport de Los Angeles, connu comme le houblon! Une Jolie sélection de vins qui sort des frontières et concernant les frontières, ils s’y connaissent pour faire bouger les lignes, mais chacun sait qu’avec la bitumeuse qui m’accompagne « l’alcôve tue lentement ».

Avec les simagrées qu’il a fallu faire pour une réservation, ne vous y pressez pas à moins que vous vouliez faire sur-chauffer votre carte de crédit plus que de raison, pour un service trop pompeux, une nourriture qui n’a rien d’extraordinaire à part les intitulés. Et concernant l’accueil, une demi jeune fille qui ressemble plus à un travelo de la bande à Gaza, à peine aimable trop robot pour être honnête. Notre conseil, enfin, passez votre chemin et allez au Frenchy plus proche moins cher et aussi Bobo, et pour la masturbation intellectuelle, prenez après le dîner le livre « Les Onze » de Pierre Michon et allez vous coucher cela fera l’affaire.

Anonymode