mercredi 20 mai 2020

HERMES LE NEZ EN BERNE

Christine Nagel, l’une des parfumeuses les plus respectées dans le monde, ne porte pas de parfum ; comme si un compositeur refuserait d’écouter de la musique. Totalement, hors du commun et absurde certainement, mais aussi totalement logique pour les gens de la maison du Faux Bourg. Hors normes, ceci est comme si nous avions rentré un percheron parmi les étalons.

Une Suissesse pour Hermès alors que la plupart des autres parfumeurs sont Français. La parfumerie est comme la couture et l’œnologie : les bons comptoirs font les bons amis. Et les propriétés de Dumas sont connues comme le houblon, mais face au château Yquem du Seigneur des Arnault, cela sent la bière. Donc Nagel deviendrait le parfumeur de la maison d’Hermès, ce qui fait d’elle la première femme à occuper ce poste. Elle qui voulait être sage femme, quand elle était jeune, la voilà à accoucher des parfums et des courbettes de femme de cour aux trois mousquetaires, qui, avec leur yeux de ces animaux ruminant, semblent refléter l’immensité des intelligences mycosées.

Hier, c’était traditionnellement un métier masculin comme les cuisiniers et les couturiers, alors elle étudie la chimie. C’est tellement ironique car, maintenant, en France, il existe deux écoles de parfumerie et dont l’une demande un minimum de deux ans d’étude de chimie. Dans ces deux écoles, ce sont principalement des femmes, les hommes ont disparu de la circulation, trop difficile probablement comme étude pour eux qui sont plutôt paresseux.


Pour le soixantenaire de la maison, un « Galop » au succès incroyable, une course effrénée aux obstacles que l’on appelle Auxerre dans le jargon de la rue du Faubourg ; combinaison de la rose avec une note de cuir qui provient directement de la grotte d’Hermès. C’est là où il stocke leurs archives ainsi que leurs directeurs du marketing ou attachées de peste, qui elles ne connaissent que la rivière, mais pas l’obstacle, seulement celle de diamants qui fait briller leurs cuistres.

Des grottes de « last cotte », pour un Twilly inspiré par les jeunes femmes portant l’écharpe emblématique de la marque : le carré, ce triangle qui a réussi où une circonférence a mal tourné. Parfum de gingembre pour le sexe et de fougère pour que les jeunes filles de bonne famille s’y roulent à volonté, pour dormir comme une véritable bête de somme, des mouches tsé-tsé mais d’Hermès, en somme.

Anonymode