lundi 18 mai 2020

LE PET DU DIABLE

Lors d’une balade bucolique derrière l’Hôtel de Ville, le nom de la rue de Lobau m’a intrigué et en faisant des recherches, j’ai trouvé un Maréchal de France de plus sous Louis-Philippe. Mais, avant cela, cette rue s’appelait la rue du « pet du diable ». À se demander pourquoi un nom aussi diabolique ? La légende raconte qu’il s’agissait d’un menhir préhistorique à la mode de Bretagne trônant en ces lieux. Les parisiens du Moyen Âge n’ayant jamais vu une pierre aussi gigantesque et aussi lourde, estimèrent que seul le Maître des Ténèbres pouvait être l’auteur d’un tel monument.
Mais, voilà qu’en 1451, les étudiants, parmi lesquels se trouvaient François Villon (poète et écolier du Moyen Âge), enlèvent la colossale de pierre afin de faire enrager les autorités parisiennes. Ils arrachèrent le menhir de la Rive Droite pour le déposer Rive Gauche, rue de la montagne Sainte-Geneviève. Les hidalgos parisiens de l’époque récupérèrent le menhir pour le transférer au palais de la cité, mais dans la nuit les sauvageons vinrent à nouveau le chercher pour le déposer sur la place de la Bastille, c’était à l’époque, bien avant l’heure, des soixante-huitards .
Depuis, le menhir a disparu et les étudiants facétieux sont entrés dans la légende du quartier Latin. Certains disent qu’il pourrait être au fond de la Seine, d’autres pensent que quand il entend une plaisanterie aussi lourde que le colosse de Rhodes, il pourrait appartenir à une société secrète, celle des circoncis de l’esprit en Gibus, ancêtre de la grotte des veaux marin, mais cela est une autre histoire.

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