mercredi 7 octobre 2020

CHANEL LA FACE CACHÉE DE LA THUNE

Chanel est un des rendez-vous les plus attendus de la Fashion Week, comme la fête à neuneu et l’ouverture d’un « curry wurst » rue St-Denis. Le défilé prenait une nouvelle fois ses quartiers sous la nef du Grand Palais, pour une grande messe voilà qui est bien normal. Les lettres géantes de la colline d’Hollywood », réinterprétées pour la circonstance avec l’alphabet « Chanel ». Celui-là même qui constitue le vocabulaire de quelques lettres des invités bimbos de la marque, plus douées pour se prendre en photo leur arrière train que pour faire une phrase digne de ce nom. Mais, une vie sans couture c’est comme une vie sans amour… C’est terne et fade ! Et c’est probablement pour cela que je ne suis pas sensible à cette tentative de création.

Le rose est omniprésent tout au long de cette nouvelle saison tuant ainsi une bonne fois pour toute le tailleur en tweed un brin trop sage, que Karl avait imposé comme un « running gag ». Chanel essaie de nous donner la couleur de nos envies : si vous êtes à nouveau confinés en vacances, voici les couleurs que le groupe vous propose, mais seulement pour ceux qui seront confinés sur leur île déserte. Les pantalons se raccourcissent et deviennent des bermudas en tweed et à porter dépareillé, pratique pour les vénus crapuleuses qui voudraient travailler en soirée. Le sautoir en perles qui demeure l’un des emblèmes de la marque, signe la taille des mannequins et permet de rappeler que vous êtes bien chez Chanel et non pas chez Zara.

Talons carrés à la Modelato prennent des accents grand soir et assurant un confort optimal pour arpenter les trottoirs du Faubourg. Costumes et pantalons corsaires déclinés en sequins. Des robes asymétriques vaporeuses sublimées du double C en transparence et silhouettes qui dessinent les contours d’un nouveau vestiaire glamour pour femme ultra désirable avec comme seul mot d’ordre : sortez glamour en banlieue.

Le double C prend des accents « Vile ta Meuse », décliné avec des effets néons sur un cabas, tandis qu’un t-shirt noir se targue d’un numéro 5 dans des déclinaisons fluos, rappelant le décompte du début du teaser, ainsi que le numéro du parfum Chanel. Effet qui se veut comme les filles de la petite couronne, avec leur grand 93 sur la poitrine pour affirmer leur appartenance, pas leur tour de poitrine.

Bref, rien de nouveau sous la coupole du Grand Palais, même pas quelques immortels de l’académie de la couture, car nous apercevons seulement les dirigeants de plus de 65 ans  » Le commun des mortels ». Tous les anciens journalistes ont été remplacés par ces pétroleuses à l’Instagram chargé, qui ne savent pas écrire ou seulement quelques mots du genre « Amazing » pour des articles télégraphiques forcément bienveillants pour la marque la plus en recul du luxe Français. Une charmante grande horizontale, à quelque mètres de moi, souffle à sa voisine aussi distinguée qu’elle : « Les avis, c’est comme les trous du cul, tout le monde en a un. » Mais dans quel monde Vuitton !

Anonymode