mercredi 21 octobre 2020

SAMARITAINE LA VRAIE HISTOIRE


Voilà une pompe qui elle n’était pas à fric ! Malheureusement, détruite en 1813, elle ne sera pas remplacée, elle était là pour prélever de l’eau de la Seine et alimenter le Louvre ainsi que le Palais des Tuileries. Sa façade du côté du Pont Neuf fut ornée d’une décoration qui donna à l’ensemble son nom : on pouvait y admirer un groupe de statues en bronze dorées, représentant Jésus Christ et la Samaritaine devant le puit de Jacob.

Un demi-siècle plus tard, à son emplacement, un certain Ernest Cognacq vend, sous un grand parapluie rouge, toutes sortes d’objets destinés aux femmes. Surnommé le « Napoléon du déballage », son commerce est florissant. Ce camelot, qui tente de vendre sa marchandise, se précipite pour empêcher un accident de calèche. Il saisit les rênes des chevaux et parvient à stopper la voiture à cheval. L’accident a été évité de justesse et une femme en noir sort de ce fiacre bouleversée. Personne ne la reconnaît : c’est l’Impératrice Eugénie. Dans les jours qui suivent elle fait remettre une belle somme d’argent à son sauveur et cet homme de 32 ans avec l’argent et son courage décide d’abandonner son parapluie pour faire construire un magasin face au Pont-Neuf.

Plus tard, il se marie avec Marie-Louise Jaÿ, vendeuse au Bon Marché, qui l’aidera à faire prospérer ses affaires jusqu’en 1860 où naîtront les fameux Grands Magasins de La Samaritaine de style Art Nouveau. Comme au Monopoly, le couple Cognacq-Jaÿ rachète les immeubles voisins pour étendre leur propriété.

Amateurs d’art, leur succès leur permet de réunir une belle collection d’œuvres du 18ème siècle, aujourd’hui exposées (gratuitement !) au musée qui porte leur nom dans Le Marais. Quant à leur magasin, la Samaritaine a dû fermer ses portes en 2005 et les parisiens attendent toujours sa réouverture qui était prévue fin 2018 et qui, finalement, se transforme en arlésienne, mais je me plais à faire le parallèle de Ernest Cognacq avec le Seigneur des Arnault, ancien camelot qui monte une pompe à fric, la même où déjà Le Louvre et l’histoire se mélangent.

Et voilà, comment l’histoire se racontera dans plus de 100 ans : un jeune polytechnicien, fils de famille, commença à vendre des appartements et constitua un petit pactole qui lui permit d’acheter quelques sacs de maroquinerie qu’il vendait à la sauvette face au Pont neuf, là où il rêvait d’habiter. Un jour, une voiture Tesla, en test d’automatisation, filait à grande vitesse sur les quais de la mégisserie, le jeune homme athlétique sauta sur le véhicule et eu ce réflexe de crever les pneus pour que la voiture s’arrête automatiquement – Il avait lu cela dans la notice la nuit d’avant – Une femme très élégante sortie de la voiture  le remercia chaleureusement. Et c’est quelque jours plus tard que le jeune homme a hérité de 48 millions d’euros provenant de son grand-père qui lui permit de prendre une grande participation dans la Maison des sacs qu’il aimait tant. Oui, je sais, j’exagère ! Mais ,vous verrez que dans 100 ans ans on changera cette histoire pour une autre, comme Didier Grumler essaye de le faire avec son bilan qui ne sera finalement qu’un dépôt pas de bilan, mais d’ordures.

Anonymode