Mais, en 2001, avec « Loft Story », intervient une rupture qui engendre la machine à nigauds, sans culture ni savoir. C’est ce jour-là précisément le démarrage de ces influenceurs débiles, nous imposant avec méthode la vision de nos propres enfants.
Les brèves de comptoir sortaient des cafés pour se propager sur la toile. À l’époque, les producteurs élèvent le quotidien des niais au rang de trame historique. S’embrasser dans une piscine vaut une médaille, médire et insulter son voisin soulève l’audience de débiles qui regardent, fascinés, comme le « Truman Show », sauf que là, il n’est pas possible d’y échapper.
Et puis, voilà la deuxième couche avec les media sociaux qui donnent des paillettes au banal, sorte de graffitis des latrines que l’on trouvait autrefois sur les murs de nos écoles. Ainsi, mettre sa vie en vidéo, c’est devenir une star. Les hommes et femmes, vlogs (contraction de blog et vidéo), font de leur vie des clichés, avec des personnes au dénominateur commun ; pauvres d’esprit microscopiques.
L’argent facile devient le Graal, et Dubaï, l’horizon de réussites imaginaires des démocraties du futur. Enfin, cette médiocrité se forge une statue de marbre par l’intermédiaire de son chantre de la culture, le Sieur Hanouna. La bêtise avait besoin d’un empereur et de sa cour de bouffons, elle l’a trouvé sur TPMP.
Chaque soir, l’opinion des uns et des autres se forge, pour des émotions plutôt que par esprit critique. Fini le goût de l’effort, et de l’exemplarité, ce qui prime, c’est de parler plus fort que l’autre pour ne rien dire, mais, surtout, avoir un avis sur tout et sur tout un avis.
De mon temps, se battre avec persuasion, embrasser la vie à pleine brassée, vivre avec passion, perdre avec classe et vaincre en osant étaient nos valeurs. Ainsi, les Cyrano de Bergerac, les d’Artagnan et les Jean Moulin ont disparu au profit de médiocres numériques. Quelle tristesse !
FM