mercredi 22 janvier 2020

DIOR, LA FEMME DE MA MÈRE

Dior vient poser une structure du corps de la femme couchée, on pourra dire ainsi « la Maria couche toi là » est de retour. Voici une structure monu-démentale qui rappelle plus une extravagante sculpture de Anish Kapoor posée comme une grosse déjection en plein milieu de Paris. Voilà qui va faire plaisir aux « moto grottes » de la ville.

C’est dans ce même musée que Camille Claudel avait montré par ses créations toute la féminité du monde. Maria Chiuri rêve-t-elle de celle-ci ? Comme un hommage à son éducation romaine, les mannequins, toutes voiles flottantes dehors, nous rappellent les vestales virginales romaines, celles-là même qui faisaient vœux de célibat pour honorer la déesse Vesta. L’ambiance est toute religieuse et c’est bien normal ! Des statues du St Empire germanique devant leur dieu de Tolède qui préside, là où une robe blanche brodée d’un utérus à paillettes suscitera la frénésie médiatique.

Pourtant, sous la tutelle invisible d’un ange, la créatrice s’enivre de soleil. Voici l’ambroisie et le nectar du vermeil qui courent entre les robes de ses prédécesseurs (Josse, Franck Sorbier et Hervé Léger) remixées avec une robe des années 30 ; clin d’œil à Judy Chicago, plasticienne et militante de son état, pour finir par rendre une collection digne de Louisa Spagnoli.
La création est ainsi faite. La personnalité de chacune est formée des autres, et Maria c’est les autres. Soixante dix sept silhouettes à la feuille d’or, quoi de plus normal pour le nouveau propriétaire de Tiffany, ponctuées de colliers floraux, de bracelets en forme de serpent à l’image de ces attachées de peste, et des sandales ailées, qui viennent nous décoller la rétine.

Voici la contestation féminine plus soft, le Seigneur a dû remettre les pendules à l’heure. Et donc, la plus masculine des créatrice nous rend une collection féminine en pensant que toutes les clientes prennent le métro en robe longue de mousseline de soie.

Anonymode