vendredi 7 février 2020

AZZARO LA BRABANÇONNE THEYSKENS

Si je suis content de ma voiture, peut-on appeler cela de l’auto-satisfaction ? Et pour la mode, est-ce la même chose ? Il aura suffi d’une robe en couverture de « ELLE » avec Cheryl Tiegs en décembre 1968, pour faire connaître le styliste Loris Azzaro : une robe claire et décolletée, montée sur des anneaux en bois. Celui-ci dessinait des collections très féminines et était reconnu pour son glamour en sublimant le corps de la femme. Dans les années 1970, Loris Azzaro impose ses jerseys de soie et ses drapés. De l’autre côté de l’Atlantique, les stars d’Hollywood tombent effectivement sous l’emprise de ses drapés. Normal, Madame Grès a disparu. Nicole Kidman, Liz Hurley et Sharon Stone foulent les tapis rouges de la planète dans des tenues qui attirent tous les photographes.

Olivier Theyskens saura-t-il relevé le défi pour cette maison de Couture ? Ce belge, styliste de son état, vient d’être nommé directeur artistique de Loris Azzaro, après Nina Ricci et Rochas où, il faut le dire, il n’a pas fait grand chose de grandiose. Olivier Theyskens devient connu en 1998 quand Madonna, après avoir vu les photographies de sa première collection, porte l’une de ses robes en satin noir lors de la cérémonie des Oscars. La même année, Olivier Theyskens présente son premier défilé à Paris. Les vêtements sont uniquement destinés à être montrés car il n’a alors pas les moyens de prendre des commandes et de produire la collection. Il n’avait certainement pas le téléphone d’un chinois de contrefaçon, mais qui prêt à rire n’est pas sûr d’être remboursé.


Voilà encore un créateur belge de 43 ans qui reprend une marque emblématique de la mode Française, et cela n’est pas une histoire. Sera-t-il à la hauteur ? On a déjà vu des rois épousseter des bergères, mais des couturiers remettre la flamme d’une marque dans le giron de la couture, rarement. D. Grumler, lui-même, mécontent de son livre, jurait de composer dans sa colère un ouvrage qui resterait … Chez les libraires… Trop au lit pour être honnête. Après le dernier Belge Simoens, on peut comprendre la méfiance de la profession, mais la vie est courte, l’art est long, l’occasion fugitive, l’expérience trompeuse, le jugement difficile.

Anonymode